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Les mots de la Grenouille
12 octobre 2010

dEad eNd stReet

Collée au cul de la rue, elle se penche sur le pavé mouillé. Elle ramasse ses pièces détachées. Elle se fiche éperdument de son collant filé, encore plus de son maquillage coulé. Elle ne se demande pas l'effet qu'elle lui fait, elle ne le voit pas. Elle se concentre sur les reflets argentés du pavé, elle essaie de ne pas se tromper et de ne pas ramasser des éclats de vessie qu'elle aurait pris pour des lanternes.

Il est allé fumer son clopo dehors, sans prévenir, sans attendre. Il est étonné de la scène qui se joue au bout de la rue. Médusé, hypnotisé. "Tiens, encore elle. A quatre pattes sur le carreau. ?" Il est enchanté presque, finalement. Il sourit à demi, doucement. Ses yeux sourient plus fort.

Il s'avancerait bien, mais il a peur de la gêner. A moins qu'il n'avance à quatre pattes, comme ça, sur le carreau mouillé. Elle rirait peut-être.

Il se penche sur elle, il l'enveloppe de ses bras, il la tient serrée contre lui, en cuillère, et lui assure à l'oreille:
"Wrong way. There's no stairway to heaven. You'd better open wide your eyes to the moon."
En fait, il a suivi du regard le doigt qu'il aurait pointé vers le ciel, puis a rentré le poing dans la poche.
Il a soupiré très fort pour évacuer l'étreinte et son envie. On ne pouvait pas faire des choses comme ça, ça ne se faisait pas, on n'étreint pas les gens comme ça, inopinément. Il faut avoir été présenté. N'est-ce pas ?  N'est-ce pas ?!




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Commentaires
Z
j'aime cette scène, et je comprends cette envie d'étreindre qui vient comme ça, mais qui ne se fait...
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