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Les mots de la Grenouille
25 septembre 2010

Jane

Au fin fond de l'été, il y avait des cahutes aux secrets. Des jambes nues, écorchées ici et là, dépassaient des branches. Il y avait des tignasses ébouriffées au milieu du feuillage ; un oiseau aurait pu y faire son nid. Le soleil étirait singulièrement les heures sur l'horloge, et l'importance des choses jouait avec son propre contour à mesure que s'égrenaient les heures.

Jane posa la bassine pleine du linge sec qu'elle venait de décrocher. La corde tanguait encore. L'herbe sèche et jaune sentait la terre. Il n'avait pas plu depuis des mois. Elle, allait encore bien, mais la terre commençait à crier sa soif. Ça ne devrait plus trop tarder maintenant. Ça ne devait pas.

Jane posa sa main en casquette au-dessus de ses yeux et leva le nez. Elle scruta le ciel. Jane se prenait parfois pour une hirondelle, cherchant des indices dans les horizons. Elle n'était pas très douée pour voir au loin. Elle excellait pour ce qui était du bout de son nez. Elle pouvait aller jusqu'à demain, rarement après. L'urgence du petit présent s'empressait de la rattraper par le bas de la jupe. C'est qu'elle avait grandi forgée par la conviction qu'il fallait arroser de rire et de vie les jourd'hui pour entendre les lendemains qui chantent. Il n'y avait donc pas trop à s'en soucier, tant que le jourd'hui vibrait. Et c'est à cela qu'elle s'employait. Son jourd'hui et celui de ses petits.



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